Artistes : Daath – High On Fire – Fear Factory
Lieu : Paris
Salle : La Maroquinerie
Date : 14 décembre 2010
Par un froid mardi de décembre, rendez-vous à ne pas manquer
car c’est tout de même Fear Factory qui passe à la Maroquinerie (enfin,
la moitié de Fear Factory mais ça, c’est une autre histoire). Après
avoir bravé les transports parisiens et – traitez-nous de petites
natures – les températures glaciales de l’hiver précoce, nous pénétrons
dans la salle après avoir été servis de notre platée habituelle de
quatorze flyers divers et variés que personne ne prend la peine de lire
intégralement.
La petite salle est intéressante par son format peu profond
offrant une convivialité appréciable pour des concerts de ce type : un
grand espace central réservé à la fosse, bien entendu, mais le reste de
la salle est surélevé, permettant une bonne visibilité de la scène où
que vous soyez – à part derrière les deux gros poteaux dont la présence
laisse quelque peu perplexe. En guise d’apéritif ce soir, nous avons
droit à High On Fire, trio de stoner californien et, ajoutés à la
dernière minute, Daath, groupe de death metal venant d’Atlanta, dont
vous pouvez déjà lire l’interview du guitariste Eyal Levi sur votre site préféré (bien entendu) !
Sean Z (Daath)
Après un peu d’attente, les lumières s’éteignent et Daath prend la
scène. Si vous avez déjà entendu un de leurs albums, en concert c’est
grosso modo la même chose. On ne peut rien leur reprocher au niveau de
la mise en place, ils sont carrés à un point tel que ça en devient
invraisemblable – ce qui n’est pas peu dire vu la technicité de leur
musique. Malheureusement, si on devait décrire la performance de Daath
par un autre mot que « carré », ce serait probablement « dommage ».
Pourquoi ? Simplement parce que jamais nous n’avions vu un public
aussi froid, même pour une première partie. Et pour cause : si Daath se
débrouille très bien pour jouer à la perfection ses morceaux sur scène,
là où ils ont de très sérieuses lacunes, c’est au niveau de la
communication avec le public. En effet, jamais ils ne nous adresseront
la parole en dehors de « la prochaine chanson s’appelle… » ou « pour ceux qui ne nous connaissent pas, on est Daath, ça s’écrit D, A, A, T, H »… Oui merci, on sait lire, c’est marqué sur notre ticket.
Le groupe interprètera tout de même de bons morceaux dont « Exit
Plan » ou leur chanson le plus connue (qui sera d’ailleurs la seule à
réellement susciter une réaction auprès du public) « Day Of Endless
Light ». Au niveau de leur présence scénique – en dehors d’un Emil
Werstler un peu trop exubérant et d’un Eyal Levi un peu trop en retrait –
la prestation est tout à fait correcte étant donné l’espace dont ils
disposaient. Daath termine son set et quitte la scène sous un tonnerre
de… Non, quelques applaudissements polis et très discrets. Au moins,
ils ne se sont pas fait huer.
Matt Pike (High On Fire)
Passons maintenant à un registre totalement différent. A tous points de
vue. High On Fire est un trio jovial au bide à bière et – c’est assez
rare pour être remarqué – ils font eux-mêmes l’installation de leur
scène ainsi que leur propre soundcheck. Soundcheck à la fin duquel ils
diront quelques conneries dans le micro, lumières encore allumées, et
commenceront d’emblée à jouer. Un bon show à l’ancienne quoi, et aux
antipodes de ce à quoi on a eu droit avec Daath. Au niveau du jeu, c’est
beaucoup moins propre, mais quelle importance ? Ça envoie du lourd, le
son est très bon, particulièrement celui de la guitare (plutôt
intéressant par son côté un peu old school) et, plus important, le public commence à se réveiller.
Vu du fond de la salle, on voit enfin du mouvement dans la fosse,
pour le plus grand plaisir de Matt Pike et Jeff Matz, respectivement
guitariste et bassiste du groupe. Cependant, malgré la qualité de la
musique et de l’ambiance, les chansons se suivent et se ressemblent et
le temps commence à se faire long. Le dernier quart d’heure du set passe
douloureusement. Après un « au revoir » chaleureux et des applaudissements bien mérités, High On Fire quitte la scène pour laisser place à la tête d’affiche.
Dino Cazares (Fear Factory), l’homme à la silhouette la plus reconnaissable du metal
Les lumières s’éteignent, changement de scène, les techniciens et divers
roadies se succèdent pour installer le matériel, vous connaissez
l’histoire. Après un bon quart d’heure d’attente, le sample d’intro de
Fear Factory se fait entendre et le groupe arrive sur scène. L’homme à
la silhouette la plus reconnaissable du metal ramasse sa guitare huit
cordes et Fear Factory entame le show avec « Mechanize », morceau titre
du dernier album. Tout ça envoie du lourd, il est clair que ces types
ont de la bouteille. Le public réveillé par High On Fire, rendu fou par
l’arrivée du groupe qu’ils sont venus voir, s’enflamme à l’écoute des
rythmiques de folie de la formation américaine. Ils enchaînent sur
« Fear Campaign », premier single du dernier album, où on se rend compte
que la voix de Burton est bien fatiguée et les parties en chant clair,
bien que plus ou moins justes, manquent beaucoup de pêche.
Burton C. Bell (Fear Factory)
Nous aurons droit à une setlist assez équilibrée représentant l’ensemble
des albums excepté Archetype et Transgression, complètement absents ce
soir. Raymond Herrera nous manquera tout de même beaucoup car, bien que
son successeur à la batterie, Gene Hoglan, se débrouille bien sur
l’ensemble des morceaux, il est loin d’avoir la précision de l’homme que
nous connaissions jusqu’à présent comme « le batteur de Fear Factory ».
On notera en particulier une intro de « Linchpin » massacrée à la
double-pédale. Dommage. Cependant, le reste de la prestation est presque
irréprochable. Vers la fin du show, Burton C. Bell nous fait remarquer
qu’il manque quelque chose et ils finissent leur set en jouant cinq
morceaux de Demanufacture dont le dernier, « Replica », fera plus d’un
heureux dans le public.
Fear Factory
Le show se termine lorsque le frontman de Fear Factory demande de faire
du bruit pour leurs nouveaux amis de Daath. Le public se fera encore
très discret, preuve de leur manque d’appréciation pour le groupe
d’ouverture qui, jusqu’à présent, pouvait être dû au fait qu’il n’était
pas encore réveillé. Car lorsqu’on leur demande d’applaudir High On
Fire, la différence est flagrante. Ce concert plutôt éclectique aura
donc été intéressant car nuancé, ce qui donne un show réussi : la
technicité irréprochable et les plutôt bons morceaux de Daath n’auront
pas suffi à séduire le public qui aura été beaucoup plus réceptif au
groove et à l’efficacité de la musique de High On Fire, pourtant
beaucoup moins carrés. Sans parler de Fear Factory qui, malgré quelques
malheureux défauts, auront donné un excellent show sans pour autant se
montrer aussi chaleureux que leurs compères californiens.
Setlist Fear Factory :
Mechanize
Fear Campaign
Shock
Smasher Devourer
Securitron
Linchpin
Acres Of Skin
Powershifter
Industrial Discipline
Biggod
Martyr
Demanufacture
Self Bias Resistor
Zero Signal
Dog Day Sunrise
Replica
Live report et photos : Stan
Lieu : Paris
Salle : La Maroquinerie
Date : 14 décembre 2010
Par un froid mardi de décembre, rendez-vous à ne pas manquer
car c’est tout de même Fear Factory qui passe à la Maroquinerie (enfin,
la moitié de Fear Factory mais ça, c’est une autre histoire). Après
avoir bravé les transports parisiens et – traitez-nous de petites
natures – les températures glaciales de l’hiver précoce, nous pénétrons
dans la salle après avoir été servis de notre platée habituelle de
quatorze flyers divers et variés que personne ne prend la peine de lire
intégralement.
La petite salle est intéressante par son format peu profond
offrant une convivialité appréciable pour des concerts de ce type : un
grand espace central réservé à la fosse, bien entendu, mais le reste de
la salle est surélevé, permettant une bonne visibilité de la scène où
que vous soyez – à part derrière les deux gros poteaux dont la présence
laisse quelque peu perplexe. En guise d’apéritif ce soir, nous avons
droit à High On Fire, trio de stoner californien et, ajoutés à la
dernière minute, Daath, groupe de death metal venant d’Atlanta, dont
vous pouvez déjà lire l’interview du guitariste Eyal Levi sur votre site préféré (bien entendu) !
Sean Z (Daath)
Après un peu d’attente, les lumières s’éteignent et Daath prend la
scène. Si vous avez déjà entendu un de leurs albums, en concert c’est
grosso modo la même chose. On ne peut rien leur reprocher au niveau de
la mise en place, ils sont carrés à un point tel que ça en devient
invraisemblable – ce qui n’est pas peu dire vu la technicité de leur
musique. Malheureusement, si on devait décrire la performance de Daath
par un autre mot que « carré », ce serait probablement « dommage ».
Pourquoi ? Simplement parce que jamais nous n’avions vu un public
aussi froid, même pour une première partie. Et pour cause : si Daath se
débrouille très bien pour jouer à la perfection ses morceaux sur scène,
là où ils ont de très sérieuses lacunes, c’est au niveau de la
communication avec le public. En effet, jamais ils ne nous adresseront
la parole en dehors de « la prochaine chanson s’appelle… » ou « pour ceux qui ne nous connaissent pas, on est Daath, ça s’écrit D, A, A, T, H »… Oui merci, on sait lire, c’est marqué sur notre ticket.
Le groupe interprètera tout de même de bons morceaux dont « Exit
Plan » ou leur chanson le plus connue (qui sera d’ailleurs la seule à
réellement susciter une réaction auprès du public) « Day Of Endless
Light ». Au niveau de leur présence scénique – en dehors d’un Emil
Werstler un peu trop exubérant et d’un Eyal Levi un peu trop en retrait –
la prestation est tout à fait correcte étant donné l’espace dont ils
disposaient. Daath termine son set et quitte la scène sous un tonnerre
de… Non, quelques applaudissements polis et très discrets. Au moins,
ils ne se sont pas fait huer.
Matt Pike (High On Fire)
Passons maintenant à un registre totalement différent. A tous points de
vue. High On Fire est un trio jovial au bide à bière et – c’est assez
rare pour être remarqué – ils font eux-mêmes l’installation de leur
scène ainsi que leur propre soundcheck. Soundcheck à la fin duquel ils
diront quelques conneries dans le micro, lumières encore allumées, et
commenceront d’emblée à jouer. Un bon show à l’ancienne quoi, et aux
antipodes de ce à quoi on a eu droit avec Daath. Au niveau du jeu, c’est
beaucoup moins propre, mais quelle importance ? Ça envoie du lourd, le
son est très bon, particulièrement celui de la guitare (plutôt
intéressant par son côté un peu old school) et, plus important, le public commence à se réveiller.
Vu du fond de la salle, on voit enfin du mouvement dans la fosse,
pour le plus grand plaisir de Matt Pike et Jeff Matz, respectivement
guitariste et bassiste du groupe. Cependant, malgré la qualité de la
musique et de l’ambiance, les chansons se suivent et se ressemblent et
le temps commence à se faire long. Le dernier quart d’heure du set passe
douloureusement. Après un « au revoir » chaleureux et des applaudissements bien mérités, High On Fire quitte la scène pour laisser place à la tête d’affiche.
Dino Cazares (Fear Factory), l’homme à la silhouette la plus reconnaissable du metal
Les lumières s’éteignent, changement de scène, les techniciens et divers
roadies se succèdent pour installer le matériel, vous connaissez
l’histoire. Après un bon quart d’heure d’attente, le sample d’intro de
Fear Factory se fait entendre et le groupe arrive sur scène. L’homme à
la silhouette la plus reconnaissable du metal ramasse sa guitare huit
cordes et Fear Factory entame le show avec « Mechanize », morceau titre
du dernier album. Tout ça envoie du lourd, il est clair que ces types
ont de la bouteille. Le public réveillé par High On Fire, rendu fou par
l’arrivée du groupe qu’ils sont venus voir, s’enflamme à l’écoute des
rythmiques de folie de la formation américaine. Ils enchaînent sur
« Fear Campaign », premier single du dernier album, où on se rend compte
que la voix de Burton est bien fatiguée et les parties en chant clair,
bien que plus ou moins justes, manquent beaucoup de pêche.
Burton C. Bell (Fear Factory)
Nous aurons droit à une setlist assez équilibrée représentant l’ensemble
des albums excepté Archetype et Transgression, complètement absents ce
soir. Raymond Herrera nous manquera tout de même beaucoup car, bien que
son successeur à la batterie, Gene Hoglan, se débrouille bien sur
l’ensemble des morceaux, il est loin d’avoir la précision de l’homme que
nous connaissions jusqu’à présent comme « le batteur de Fear Factory ».
On notera en particulier une intro de « Linchpin » massacrée à la
double-pédale. Dommage. Cependant, le reste de la prestation est presque
irréprochable. Vers la fin du show, Burton C. Bell nous fait remarquer
qu’il manque quelque chose et ils finissent leur set en jouant cinq
morceaux de Demanufacture dont le dernier, « Replica », fera plus d’un
heureux dans le public.
Fear Factory
Le show se termine lorsque le frontman de Fear Factory demande de faire
du bruit pour leurs nouveaux amis de Daath. Le public se fera encore
très discret, preuve de leur manque d’appréciation pour le groupe
d’ouverture qui, jusqu’à présent, pouvait être dû au fait qu’il n’était
pas encore réveillé. Car lorsqu’on leur demande d’applaudir High On
Fire, la différence est flagrante. Ce concert plutôt éclectique aura
donc été intéressant car nuancé, ce qui donne un show réussi : la
technicité irréprochable et les plutôt bons morceaux de Daath n’auront
pas suffi à séduire le public qui aura été beaucoup plus réceptif au
groove et à l’efficacité de la musique de High On Fire, pourtant
beaucoup moins carrés. Sans parler de Fear Factory qui, malgré quelques
malheureux défauts, auront donné un excellent show sans pour autant se
montrer aussi chaleureux que leurs compères californiens.
Setlist Fear Factory :
Mechanize
Fear Campaign
Shock
Smasher Devourer
Securitron
Linchpin
Acres Of Skin
Powershifter
Industrial Discipline
Biggod
Martyr
Demanufacture
Self Bias Resistor
Zero Signal
Dog Day Sunrise
Replica
Live report et photos : Stan